dimanche, octobre 30, 2005

Deconstructing Woody


Woody Allen est surprenant. Match point ne ressemble en rien à une woodinerie de plus : tourné à Londres (pas à NYC, plus exactement Manhattan), aucun psy dans les parages, pas de clarinette et de vieux jazz des années 20 (mais de l’opéra), le rythme des dialogues (absence de logorrhée verbale), pas de bons mots, bref, pas de connivence pré établie avec le spectateur.
Spectateurs, qui, disons-le en passant, ne peuvent quand même s’empêcher de rire à la moindre occasion…le maître aurait plus de facilités à rompre ses automatismes que son public.
Filmé sobrement, avec maîtrise et sensualité (et pas lubricité comme certains de ses collègues cinéastes français arrivés dans ces ages, dont le nom commence par un B, dont l’actrice principale s’appelle Monica Belluci, je suis je suis je suis… ?) ainsi se déroule Match point, un jeune Rastignac perdu entre la raison (sa femme et son beau père upper class) et la passion (son alter ego, donc ascension sociale zéro) dont le cours de la vie (ne l’appelons pas destin) est influencé par la chance (ne l’appelons pas mérite ou travail ou valeurs).
Film paradoxalement le plus psychanalytique sur l’amour, la passion, la culpabilité, le principe de réalité et le principe de plaisir, la paternité, l’engagement… Elaguer le décorum habituel, passer de la représentation du monde psy (le divan, les réflexions sur Freud et consort etc.) pour être au plus près des personnages. Film concis, loin de ses dernières livraisons parfois floues sur les rapports humains (rappelons nous du symptomatique Robbin Williams dans Deconstructing Harry qui devenait flou). Ses personnages n’ont jamais étés aussi précis et réels.
Belle réflexion clinique donc sur l’ambivalence des sentiments, le non manichéisme blanc/noir mais le gris, aussi gris que le fog anglais…

Joli moment de cinéma quand l’on croit que la roue tourne, que la balle/bague ( la deuxième acception de « match » est mariage !) tombe du mauvais coté du filet, mais souvenons-nous que le monde n’est pas forcément juste, et ne punit pas les coupables..
[1]





[1] Dis, Woody, t’es plus névrosé alors si tu ne te sens plus coupable ? ce qui m’amène deux réflexions : 1/ donne moi l’adresse de ton psy ! 2/ névrose envolée, talent renforcé ! (qui l’eu cru ?!)