dimanche, janvier 23, 2005

Amère Nature



Entendu au Furet du nord à la rencontre avec Jean Pierre Chevènement, je vois votre tête, mais diantre rien de mieux à faire un samedi matin que d’écouter le Che ? Ca vous intrigue ? ( comment créer un suspens…).

Donc une question de l’assistance sur le tsunami, et les potentielles armes biotechtoniques, armes qui permettraient d’agir intentionnellement sur les plaques terrestres. Voilà de retour la bonne vieille théorie du complot ( que ne dément pas le succès en son temps des X files ), de la mort de Diana et Dodi al Fayed jusqu’au plus récent Thierry Meyssan ( On n’aurait pas atteint le pentagone lors du 11 septembre…). Voilà donc la dernière rumeur : l’Homme est responsable du tremblement de terre car l’Homme ne peut se résoudre à accepter que la nature est ainsi faite car l’Homme se sent trahi.
A cette question posée, Jean Pierre Chevènement évoqua, non sans bon sens, « Marâtre nature » et le fatalisme dont il fallait se prémunir.

Pourquoi l’Homme ne semble t il plus pouvoir penser la Nature ? Comment ose-t-elle cette traîtresse déclencher les pires catastrophes ? Au nom de quoi d’ailleurs ?
Qu’on la traîne donc devant les tribunaux ! Qu’on lui tranche la tête ! Mère Nature, bonne mère nourrissante et comblante ! Même le nourrisson sait qu’elle peut être cause de frustration et cruelle…

Comment en est-on arrivé là ? Est-ce par ces vieux réflexes enfantins d’animisme primaire (la nature vue comme une personne et par là même dotée d’intentionnalités ) ou tellement imbu de ses avancées technologiques que l’Homme croit être le seul à faire la pluie et le mauvais temps sur le monde ?
Philipe Muray a la réponse : « Homo festivus croit dur comme fer que la montagne ou l’océan n’ont étés inventés que pour servir d’écrin à la perfection de son divertissement… il ne peut pas envisager que la Nature puisse être tortueuse, vicieuse, compliquée. Sa puérile religion est censée l’assurer contre le hasard et les accidents, ces résurgences d’Ancien Régime, ces spectres d’un temps ou l’on avait pas inventé le risque zéro. »
La Nature se fait entendre, parfois. Les conséquences peuvent être extrêmement cruelles. Mais la Nature n’a pas d’intention. Seuls les hommes sont responsables de crimes contre l’Humanité.