mardi, avril 12, 2005

God save the...rock

Après le café décaféiné, le capitalisme éthique, le chocolat « light », encore un exemple d’agent de sa propre négation[1] : le rock catho et même le punk catho.
Le journal de France 2 consacrait un reportage il y a peu sur le festival de Chartres, festival qui met en lumière des groupes issus du rock catho, on y glosait sur « les nouvelles pratiques religieuses », et un jeune interrogé s’émerveillait de cette « innovation », un autre conciliant, confiait que « l’orgue c’est bien, mais il y a aussi le reggae, le punk »…anarchy in the vatican.

Glorious, chefs de file du rock catho -qui représente un marché d’un milliard d’euros aux états unis (surtout protestant)- et emblématiques des PRI (pratiques religieuses innovantes) déclaraient dans libé vouloir « faire passer le message de la foi », et comment ? par les médias, car « le pape c’est la génération médias, c’est notre job d’y aller ». Job ou mission, changement de terminologie, changement de mœurs, sûrement car « le pape a remis la foi à la mode »… Il est inutile de signaler que nous attendons impatiemment le gangsta rap catho, les reprises de born to be wild, d’heroin, de bionic, et l’intégrale d’Eminem.

Une petite dernière pour finir :« Parfois, on éteint les portables et on prie tous les trois en se tenant par la main.»
1. On dirait une phrase sortie d’un roman de l’excellent observateur Benoît Duteurtre.
2. Cela rappelle vaguement les propos de Régis Debray (arrêt sur images) sur la post-modernité féodale…


Donc en résumé, la France de la république est « choristes » et le rock est catho, les nouvelles voix de l’église ne sont finalement pas si impénétrables, mais dans les deux cas païennes.



[1] Slavoj Zizek, Plaidoyer en faveur de l’intolérance