lundi, mai 02, 2005

Sign O the (deep) times

Vu dans Le nouvel observateur, une étude du National Endowment for the Arts (je ne sais pas du tout ce que c’est, mais ça sonne sérieux !), nous dit que les jeunes américains lisent de moins en moins( -28% de lecteurs en vingt ans parmi les 18-24 ans: -23% chez les 25-34 ans) et n’arrivent pas à se plonger dans un livre car c’est ennuyeux (les jeunes Américains savent peut-être lire, mais pour seulement 42% des 9-10 ans la lecture est une activité agréable). Petite pensée pour les profs US, courage !

Internet m’a tuer ?
La faute à qui ? Selon le critique littéraire Sven Birkerts, la télévision et l’Internet ne favorisent pas le « deep time » ou temps profond : «Là où l’impulsion électronique règne, et où la psyché est conditionnée pour travailler avec des données, l’expérience du "deep time" est impossible. Pas de "deep time", pas de résonance. Pas de résonance, pas de sagesse». Le problème n’est pas le fameux « manque de temps » souvent érigé comme cause principale du déficit de lecture, mais le fait que ce temps de flânerie intellectuelle et de flottement n’est tout simplement plus de notre temps justement…
Et T. C Boyle d’en remettre une couche «Peut-être est-ce, plus que le manque de temps lui-même, le fait que nous ne sommes plus accoutumés à utiliser le temps que nous avons pour la contemplation qu’exige un livre».On peut sans doute étendre la question à la vie en général, et le manque de « temps contemplatif », tout absorbés par nos petits fils à la patte (entre deux sms et un coup de fil), notre souci de rentabilité de nos journées et de productivité…Mais revenons-en aux livres…
Il suffit alors d’inventer des quick-books, comme de la quick-food, des bouquins rapides à lire et n’exigeant pas trop de concentration, tout minces et écrits avec une typo de 15…les écrivains du prix de Flore en somme….Mais aux états unis, ils ont leur solution : l’approche reading-as-vitamin, que lire devienne un réflexe conditionné comme celui de prendre ses vitamines. Et une vitamine du bonheur
[1] de plus, une ! Ils se consolent également avec le fait que « dans nos sociétés de services, l’écrit est un facteur important ». Ecrire une note de service ou un rapport au parler creux, c’est ça la nouvelle littérature : la littérature d’entreprise.



[1] Raymond Carver. Les vitamines du bonheur. Usez de votre temps contemplatif pour le lire !!

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

"Le National Endowment for the Arts créé et établi en 1965 par le Congrès américain est une agence indépendante du gouvernement fédéral. Elle a pour mission d'offrir une reconnaissance et un support national aux projets artistiques d'excellence. Sa mission s'exerce par le truchement de subventions, le partenariat avec des agences artistiques régionales, fédérales ou privées, la recherche et l'information auprès du public."

http://www.bibliotheques.uqam.ca/recherche/Thematiques/Arts_visuels/associations.html

un peu comme le service de recherche et d'attribution des bourses rataché au ministère de la culture

vendredi, 05 août, 2005  

Enregistrer un commentaire

<< Home