mardi, mai 31, 2005

Big Mother strickes again

La campagne ( propagande) pour la constitution européenne s’est déroulée dans un climat de diabolisation ( non= FN et apparentés),à ce titre la colère justifiée d’un Chevènement lorsque son adversaire brandit l’épouvantail Le Pen dans bientôt feu « France Europe express »… mais aussi et surtout l’intense culpabilisation de l’électorat. Le débat d’idées inexistant, la raison absente, mais le pathos fut inévitable.
Constat émis par Michel Schneider dès 2002 dans Big Mother, psychopathologie de la vie politique, à savoir maternalisation du pouvoir (la fameuse politique de proximité, la moralisation outrancière de la politique), infantilisation des citoyens, mise à mal des symboles de l’ordre symbolique, de l’autorité, de la distance…
Cette campagne n’était bien sur par exempte du pathos maternel qui résidait dans la communication paradoxale : « il faut que tu votes oui pour me faire plaisir et en même temps il faut que ce soit librement consenti [sous titré : si tu ne le fais pas, ta maman-état sera très triste et te fera la tête]
On a trop tué l’état-père…pas si sur…Pour preuve ce flagrant « non », qui rappelons-le au passage, est l’un des trois organisateurs de Spitz dans la vie psychique du jeune enfant, le maniement du non marque l’accès de l’enfant à une complète distinction entre lui même et sa mère ,qui est une grande qualité et l’opposition contribue à bâtir son identité. Nous voilà rassurés, le citoyen sortirait de sa névrose.

A l’heure ou je tape ces lignes, un reportage où l’on apprend que Jacques Chirac a choisi son « fils préféré » Dominique de Villepin ( l’homme qui a dit « non » à Super Big Mother Bush et son axe du mal) suivi d’un autre où le gouvernement nous rappelle que « fumer, c’est pas bien… », oui maman.

dimanche, mai 29, 2005

Pensée du jour

" la réponse est non, mais rappelez-moi la question"
Woody Allen.

jeudi, mai 19, 2005

L'innovance

J’avais déjà signalé il y a longtemps, cette pub de France Telecom au sujet de Service clientèle, le livre de Benoit Duteurtre, mais ce qui m’avait échappé ou la raison pour laquelle elle est a nouveau diffusée, c’est ce slogan : « Notre raison d’innover, c’est vous ». Non, votre raison d’innover, c’est l’innovation.

http://www.francetelecom.com/fr/groupe/rd/rdgroupe/innovation/
http://www.francetelecom.com/fr/groupe/rd/rdgroupe/devdurable/

vendredi, mai 06, 2005

Dessine moi un mouton

Bon, normalement cher lectorat, vous auriez du voir des sublimes photos du quartier latin, du Palais Royal, de Saint Germain, de la place Dauphine, du pont Neuf, de points de vues, d’art de rue, de passants, de restants sur place, mais comme j’ai oublié mon appareil (acte manqué ?), toujours est-il que je n’ai aucune photo. Mais, finalement, cela stimule votre imagination rien qu’à l’évocation de ces lieux, et vous vous les faites vous même les photos, au lieu que je vous mâche le travail !

Elles sont belles, n’est ce pas ?

lundi, mai 02, 2005

Sign O the (deep) times

Vu dans Le nouvel observateur, une étude du National Endowment for the Arts (je ne sais pas du tout ce que c’est, mais ça sonne sérieux !), nous dit que les jeunes américains lisent de moins en moins( -28% de lecteurs en vingt ans parmi les 18-24 ans: -23% chez les 25-34 ans) et n’arrivent pas à se plonger dans un livre car c’est ennuyeux (les jeunes Américains savent peut-être lire, mais pour seulement 42% des 9-10 ans la lecture est une activité agréable). Petite pensée pour les profs US, courage !

Internet m’a tuer ?
La faute à qui ? Selon le critique littéraire Sven Birkerts, la télévision et l’Internet ne favorisent pas le « deep time » ou temps profond : «Là où l’impulsion électronique règne, et où la psyché est conditionnée pour travailler avec des données, l’expérience du "deep time" est impossible. Pas de "deep time", pas de résonance. Pas de résonance, pas de sagesse». Le problème n’est pas le fameux « manque de temps » souvent érigé comme cause principale du déficit de lecture, mais le fait que ce temps de flânerie intellectuelle et de flottement n’est tout simplement plus de notre temps justement…
Et T. C Boyle d’en remettre une couche «Peut-être est-ce, plus que le manque de temps lui-même, le fait que nous ne sommes plus accoutumés à utiliser le temps que nous avons pour la contemplation qu’exige un livre».On peut sans doute étendre la question à la vie en général, et le manque de « temps contemplatif », tout absorbés par nos petits fils à la patte (entre deux sms et un coup de fil), notre souci de rentabilité de nos journées et de productivité…Mais revenons-en aux livres…
Il suffit alors d’inventer des quick-books, comme de la quick-food, des bouquins rapides à lire et n’exigeant pas trop de concentration, tout minces et écrits avec une typo de 15…les écrivains du prix de Flore en somme….Mais aux états unis, ils ont leur solution : l’approche reading-as-vitamin, que lire devienne un réflexe conditionné comme celui de prendre ses vitamines. Et une vitamine du bonheur
[1] de plus, une ! Ils se consolent également avec le fait que « dans nos sociétés de services, l’écrit est un facteur important ». Ecrire une note de service ou un rapport au parler creux, c’est ça la nouvelle littérature : la littérature d’entreprise.



[1] Raymond Carver. Les vitamines du bonheur. Usez de votre temps contemplatif pour le lire !!