mardi, décembre 20, 2005

L'école des fans

Quand TF1, Endemol et Universal se font imposer Magalie, nouvelle Marianne, emblème de la majorité silencieuse : la France des pavillons ; M6 a toujours de l’avance dans le domaine de la real tv, car en bons reporters de terrain, ils sont déjà dans les dit pavillons.
Nous nous pensions lassés, gavés, repus de télé réalité, que tout a été fait ou dit, mais ce mirifique programme : mon voisin est une rock star nous prouve le contraire.
Car là c’est carrément la quatrième dimension. Nous sommes dans la coulisse de la Staracademy. Nous savons ce qui se passe quand la lumière de la télévision s’éteint, quand la lumière du salon se rallume car en bonne société orwellienne que nous sommes devenus, les caméras de M6 prennent le relais pour filmer.
Mais O tempora, O mores, ce ne sont pas les enfants qui prennent le balai pour guitare et le séchoir pour micro, mais les parents. Dialogue surréaliste quand la mère gronde son cher ado quand il ne veut pas danser sur Kamaro, quand le père se fait réprimander car il a mal appris « la choré » et qui « a pris conscience de la difficulté du projet ». Le chef de projet n’est autre que Bruno Vandelli (Quadricolor, c’est lui).
Extraordinaire mise en abyme, la famille qui fait semblant d’être la starac qui fait semblant d’être des artistes. Familles victimes d’un syndrome Podium, souvenons nous de Bernard Frédéric vivant dans son pavillon témoin (de notre époque) et dansant sur le parking d’une zone commerciale lambda. Comme tous les enfants, si touchants de faire semblant si sérieusement.
Seul le spectateur ne fait pas semblant de regarder, les yeux écarquillés.


Podium : Bernard Frédéric ou la poésie des parkings de centres commerciaux.