mercredi, avril 27, 2005

Exutoire-suite

"Quand le sage pointe la lune, l’imbécile regarde le doigt"


Je précise que je ne suis nullement contre le commerce équitable en soi, loin s’en faut, mais contre la récupération mode et tendance air du temps, à l’instar du groupe Leclerc, qui fait sa comm sur des photos de paysans péruviens, qui avons le sont nettement plus glamours et exotiques que nos paysans poitevins ou bretons (ça fait trop France 3 régions), qui sont obligés de vendre à perte au groupe Leclerc…
Comme l’ « exotisme » est une notion relative, je me demande si les supermarchés boliviens font leur comm avec nos paysans bretons…affaire à suivre.

mardi, avril 26, 2005

Exutoire

Je veux bêtement acheter ma plaquette de chocolat Lindt sans plus produit, et à peine celle ci en main, qu’entend-je, (décidément, on peut pas me foutre la paix ????) : « tu peux pas à la place acheter la plaquette éthique ? » .

J’ai envie de crier : NON JE PEUX PAS . JE VEUX SIMPLEMENT FAIRE UN TRUC BETE ACHETER UNE PLAQUE DE CHOCOLAT POUR MON PLAISIR PERSONNEL (DURABLE) ET PAR L’ACHAT DE CETTE PLAQUE JE CONFIRME MON EGOISME HEDONISTE PETIT BOURGEOIS AFIN DE FAIRE REMONTER MON TAUX DE DOPAMINE EN CHUTE LIBRE DEPUIS CETTE REMARQUE QUI M’ENERVE AU PLUS HAUT POINT, ET JE NE VEUX PAS QUE MON ACTE NATUREL D ACHETER CETTE FOUTUE PLAQUE DE CHOCOLAT SE TRANSMFORME EN ACTE POLITIQUE AUTHENTIQUEMENT FAKE ET POUR LE COUP VRAIMENT PETIT BOURGEOIS ET D ESPERER SE RACHETER UNE CONSCIENCE ET DE CROIRE QUE LE MONDE VA ALLER MIEUX SI TOUS LES BOBOS VOULAIENT TENDRE LA MAIN VERS CETTE PLAQUE DE CHOCOLAT ETHIQUE ET DE CROIRE QUE OUI ON PEUT SAUVER LE MONDE PAR CE PETIT GESTE COMME LA THEORIE DU BATTEMENT D’AILE DU PAPILLON ; FAUDRAIT VRAIMENT QUE T ARRETE DE LIRE COSMO OU FAIRE TA MISS FRANCE !!!!!. …ET J’AI DEJA UN SURMOI , MERCI.

Mais je ne dis rien. Diplomatie oblige.

Mon surmoi et le surmoi ambulant à coté repartirent du magasin avec DEUX plaques de chocolat capitaliste. Le bien est décidément l’ennemi du Bien.

mercredi, avril 20, 2005

Nous sommes tous...des Casimir!

Ou dans le meilleur des cas des Benoît Duteurtre (le type qui hésite entre tradition et modernité)

Je n’arrive pas à lire Céline. Je ne devrais pas le dire, ce qui m’éviterait les quolibets de mes proches ( « ah ah ah, retourne donc à tes John Fante -au mieux- et à ton Nicolas Rey –au pire). La dernière remarque , inutile de le signaler, vient d’un Mâle, ou ce qu’il en reste, mais c’est un autre débat.
Mais pourquoi n’y arrive-je donc pas ? J’ai d’abord commencé ma lecture, comme il se doit, à l’heure où noircit la campagne, ou s’éclaircissent les idées, j’avais pourtant réuni les conditions optimales et rien. Le choc ne s’est pas produit.
J’ai poursuivi le matin, puis l’après-midi et rien rien rien . Je n’y arrive pas.

Ma lecture est une simple construction intellectuelle bricolée a posteriori et pas un ressenti quasi instinctif des mots, de la langue, de la chair. Rien, mon cerveau sent l’encre proprette et les copies immaculées Clairefontaine ( presque pléonasme…).
Mon cerveau est définitivement disponible, dévoué à la « positive génération », au lounge, au zen, à l’art de vivre, au gloubi boulga, au cool, aux fêtes. Trop de Bien (le Bien est décidément le pire ennemi du bien), trop de rien. Trop de « petits riens ».

Il pleure des confettis sur mon cœur comme il pleure sur la ville…

vendredi, avril 15, 2005

Ghetto mental

Décidément le journal de 20 heures de France 2 est une mine d’émerveillement au quotidien.
Ce lundi, un chouette reportage sur le langage des cités, présenté comme tel : « on a beaucoup encensé le parler des cités… », on appréciera le « on », dilution de responsabilités, ce phénomène auquel les journalistes n’ont bien sur que si peu contribué …Mais passons.

Donc dans le dit reportage, on y croise Natacha Polony, dont le très récent livre, Nos enfants gâchés, dénonce l’appauvrissement du langage des jeunes au lieu de l’habituel émerveillement devant autant de créativité (pour éviter de passer pour un vieux con). Emerveillement qui n’est pas sans rappeler celui des adultes devant un bébé babillant trois syllabes.
Et on aperçoit aussi Erik Orsenna (on me pardonnera, je n’ai pas lu un seul de ses livres), qui lui glorifiait le « créatif » (je cite) j’ai la haine et autres joyeusetés.

Et c’est là, où la télé c’est plus fort que toi Erik, où l’image prend le pas sur la parole, où l’image contredit la parole. En effet, nous voyons notre ami Erik qui s’émerveille devant L’esquive, dans une luxuriante bibliothèque, symbole de l’héritage culturel (notion si malmenée en ces temps fillonesques de culture commune) dont il a pu bénéficié, lui.
C’est là où le bat blesse, pour éviter que le lexique ressemble à un ghetto, mener une réflexion sur la créativité, la poésie ou la pauvreté du langage, pour être libre de jouer avec les mots, il faut les posséder, tel est le propos de Natacha Polony.

J’imagine le sourire de Natacha Polony en voyant Erik et ses bouquins…une image vaut parfois mieux qu’un long discours.


mardi, avril 12, 2005

God save the...rock

Après le café décaféiné, le capitalisme éthique, le chocolat « light », encore un exemple d’agent de sa propre négation[1] : le rock catho et même le punk catho.
Le journal de France 2 consacrait un reportage il y a peu sur le festival de Chartres, festival qui met en lumière des groupes issus du rock catho, on y glosait sur « les nouvelles pratiques religieuses », et un jeune interrogé s’émerveillait de cette « innovation », un autre conciliant, confiait que « l’orgue c’est bien, mais il y a aussi le reggae, le punk »…anarchy in the vatican.

Glorious, chefs de file du rock catho -qui représente un marché d’un milliard d’euros aux états unis (surtout protestant)- et emblématiques des PRI (pratiques religieuses innovantes) déclaraient dans libé vouloir « faire passer le message de la foi », et comment ? par les médias, car « le pape c’est la génération médias, c’est notre job d’y aller ». Job ou mission, changement de terminologie, changement de mœurs, sûrement car « le pape a remis la foi à la mode »… Il est inutile de signaler que nous attendons impatiemment le gangsta rap catho, les reprises de born to be wild, d’heroin, de bionic, et l’intégrale d’Eminem.

Une petite dernière pour finir :« Parfois, on éteint les portables et on prie tous les trois en se tenant par la main.»
1. On dirait une phrase sortie d’un roman de l’excellent observateur Benoît Duteurtre.
2. Cela rappelle vaguement les propos de Régis Debray (arrêt sur images) sur la post-modernité féodale…


Donc en résumé, la France de la république est « choristes » et le rock est catho, les nouvelles voix de l’église ne sont finalement pas si impénétrables, mais dans les deux cas païennes.



[1] Slavoj Zizek, Plaidoyer en faveur de l’intolérance




samedi, avril 09, 2005

Mea Culpa cathodique

Intégrer dans le dispositif la critique n’est certes pas nouveau, Frédéric Beigbeder est passé expert dans la récup’ médiatique et dans le domaine du traitement de l’image, Arrêt sur images avait sa minute nécessaire d’auto critique et France 2 a son Hebdo du médiateur.
Le Médiateur donc, consacrait sa médiation au traitement par le service public de la mort papale. Arlette Chabot devait répondre de l’emballement médiatique (pléonasme), des terminologies sacrées employées, sur un journal de 20 heures qui n’en finissait pas au cas où … , sur des heures de direct live pour capter la ferveur et l’émotion (mais lesquelles ? savoir qu’il y a de l’émotion semble suffire) sur l’officialisation du décès et les dépêches Reuters…
Or cette émission consacrée à l’envahissement du sacré et de la religion sur le service public de par son dispositif est précisément ce qu’elle dénonce.
Cet hebdo est par essence catholique, je m’explique : toute la semaine les ouailles-journalistes vivent dans le péché du scoop et leur surmoi culpabilisé ( par le CSA ?) se rendent chez le médiateur-aumônier qui les absoudra, et repartent le cœur léger pour mieux recommencer. Amen.

mardi, avril 05, 2005

Antagonismes?

"entre tradition et modernité"


entre religion et république

dimanche, avril 03, 2005

L'éthique, c'est chic

Après le capitalisme éthique, le développement durable éthique, le commerce équitable, le consommateur citoyen et autres artisans du monde, voici le porno éthique.
Vu dans tracks, le collectif Fuck For Forest crée il y a deux ans, veut aussi contribuer à sauver la foret amazonienne, si ça c’est pas du plus produit…

vendredi, avril 01, 2005

Ceci est un poisson

Information divulguée par une personne dont je tairais le nom (elle se reconnaîtra), en Belgique, pour lutter contre l’obésité des djeuns, il faudra dorénavant présenter sa carte d’identité pour se rendre à la friterie.
Mes camarades et moi même avons joyeusement devisé toute la journée sur les politiques et la société en général qui part à vau-l’eau ( en bons chevenementistes-limite-réac), sur l’américanisation et sa fat-free-philie, sur l’avenir des Quick, sur l’avenir tout court.
Jusqu'à ce que cette même personne, à une heure avancée dans la nuit, se souvient que cette information date du 1er avril.
Nos théorisations puériles s’effondrèrent comme les châteaux de sable que nous avons vainement tenté sur la plage.

A notre décharge, je persiste à penser que ce jour arrivera, tant l’absurde se taille une place de choix dans la réalité.




poisson urbain


poisson domestique